Accompagnement des personnes âgées à domicile : le protocole à date
13/11/2020
Compte-tenu de l’évolution de l’épidémie de COVID-19 et de la circulation active du virus, le Ministère des Solidarités et de la Santé vient de communiquer un protocole actualisé (
consultable ici) relatif à l’accompagnement des personnes âgées à domicile. .
Ces mesures ont vocation à accompagner toutes les personnes âgées vivant dans tous les types de domicile (domicile classique, résidence autonomie, résidence service, habitat inclusif) avec pour objectif principal :
le maintien et la continuité de l’ensemble des prestations, sauf en cas de tensions RH qui nécessiteraient une priorisation des prestations vers les personnes les plus fragiles.
L’accent est par ailleurs très clairement mis sur la lutte contre l’isolement, et le soutien des aidants (un protocole spécifique est en cours d’élaboration).
Voici les principaux éléments de ce protocole.
Maintenir les prestations et sécuriser les interventions
Il est demandé aux services d’aide et d’accompagnement à domicile de maintenir l’ensemble des prestations auprès des personnes fragiles à domicile avec le rappel de plusieurs règles.
Les SAAD, SSIAD et les équipes spécialisées (ex : ESA, SSIAD MND) :
- Poursuivent leur activité pour les patients non COVID.
- Peuvent effectuer leur mission en relais/complémentarité de l’HAD, avec une mobilisation renforcée des HAD pendant cette période auprès des personnes atteintes de la COVID-19.
- Sont associés à la préparation des retours à domicile en sortie d’hospitalisation en coordination avec l’assistante sociale. Il s’agit de désigner au sein de chaque SAAD intervenant sur le territoire un référent sortie d’hospitalisation, et de diffuser la liste de ces référents aux hôpitaux par le biais des ARS.
Concernant la sécurisation des interventions à domicile des professionnels, il est recommandé de :
- Rappeler les bonnes pratiques liées à la prévention du risque infectieux (lavage des mains, gestes barrières, aération, port du masque et des mesures à prendre en matière notamment d’entretien des sols, gestion du linge.) ;
- Définir les procédures et modalités pour alerter les proches aidants de l’apparition de tout symptôme d’une personne accompagnée par le service et sensibiliser la personne sur l’importance de contacter le médecin traitant ;
- Fournir les attestations dérogatoires de circulation aux salariés afin de permettre les déplacements nécessaires à leurs interventions.
Lutter contre l’isolement des personnes fragiles à domicile
Afin de maintenir le lien social et prévenir une dégradation psychologique sévère (repli sur soi, troubles de l’alimentation, etc.), plusieurs dispositifs sont réactivés avec un rôle renforcé des préfets en collaboration avec les communes et les acteurs sociaux et médico-sociaux (SAAD, SSIAD, SPASAD, dispositifs d’appui à la coordination – DAC) :
- Identification et repérage des personnes âgées et handicapées isolées sur la base d’un registre tenu par les communes.
- Numéro vert national de la plateforme Covid-19 (0 800 130 000) permettant de renvoyer vers une plateforme Croix-Rouge destinée spécifiquement à l’écoute, au soutien et à l’orientation des personnes fragiles isolées et leurs proches aidants.
- Mobilisation de toutes les actions de lutte contre l’isolement : Monalisa, CCAS, services civiques, conférence des financeurs pour soutenir des actions spécifiques de lutte contre l’isolement (appels ou visites régulières en respect des gestes barrières), etc.
Dépister la COVID-19 : la conduite à tenir
Tout professionnel présentant des symptômes évocateurs ou tout professionnel identifié comme personne contact d’un cas de COVID-19 doit faire l’objet d’un test de dépistage.
Il est également recommandé en préventif de tester tout professionnel de retour de congés (48 h avant la reprise du travail).
Par ailleurs, un test positif conduit à
une mise en septaine avec reprise du travail au 8
e jour si disparition de la fièvre et amélioration de l’état respiratoire depuis au moins 48 heures ainsi qu’au respect de mesures barrières renforcées pendant les 7 jours suivants.
Toutefois, dans le cas où un professionnel asymptomatique est non remplaçable, la possibilité dégradée d’un maintien en poste avec un renforcement des mesures de précaution et d’hygiène est envisageable conformément à l’avis du HCSP du 23 mai 2020.
Il est à noter que la HAS
préconise de ne pas mobiliser les tests antigéniques pour les professionnels cas contact du fait de la moindre fiabilité des résultats. Pour les professionnels cas contact, des mesures d’isolement et un dépistage par test PCR doivent être mis en œuvre.
Du fait de la disponibilité accrue des tests antigéniques,
une doctrine d’usage, incluant les professionnels du domicile, est en cours de définition.
Encourager la vaccination antigrippale
La DGCS réaffirme que les salariés du secteur du domicile sont considérés
comme personnels prioritaires dans l’accès à ce vaccin. Ainsi, l’organisation de campagnes de vaccination des professionnels des services est encouragée, le cas échéant en s’appuyant sur des coopérations avec les autres établissements et services du territoire (autres ESSMS, Centres de soins, infirmières libérales), les Conseils départementaux et les services de santé au travail.
Soutenir les proches aidants
Si un protocole plus spécifique à cette forte problématique est en cours d’élaboration par les services du Ministère, les services d’aide et d’accompagnement sont encouragés à mobiliser :
- Des solutions de répit ;
- D’accompagnement à domicile ;
- D’hébergement temporaire pour les situations complexes ;
- Des plateformes de répit pour accompagner les aidants proches, physiquement ou par tout moyen numérique à disposition : aide psychologique, répit à domicile de quelques heures.
Le protocole
reste en revanche très insuffisant concernant l’approvisionnement en EPI pour les SAAD. Il renvoie à la charge des Conseils départementaux d’« assurer l’accompagnement financier des SAAD pour les dépenses encourues au titre de l’approvisionnement en masques ».
Le SYNERPA Domicile multiplie les alertes auprès des pouvoirs publics en demandant une réactivation de l’approvisionnement étatique via les GHT. Par ailleurs, et dans le souci de pouvoir prendre en charge des personnes fragiles atteintes de la COVID-19 à domicile, il est demandé à ce que soit pris en charge l’ensemble des EPI requis, évalués à près de 8 euros par intervention.
Le SYNERPA Domicile ne manquera pas de vous tenir informés de l'avancée de ces dossiers.