Edito : une crise sans précédent, et après?
06/06/2020
Plus de 15 semaines de gestion de crise,
105 flashs infos spécial COVID-19,
32 courriers et notes ultra stratégiques à l’attention des pouvoirs publics sans compter les échanges quotidiens
17 Bureaux et 3 Conseils d’administration
Près de 200 interviews données,
5 conférences de presse,
1350 retombées médias.
Depuis fin février, l’équipe du SYNERPA vous a accompagnés sans relâche dans cette crise d’une ampleur inouïe. A chaque étape, à chaque instant, nous avons donné le meilleur de nous-mêmes pour faire entendre votre voix et vos besoins, et être à la hauteur de votre engagement et de celui de vos équipes afin de prendre soin et protéger les personnes accompagnées.
Alors que la propagation du virus ralentit, que nous sommes toujours sur le qui-vive mais que nous tentons tant bien que mal de reprendre une vie et une activité « normales », le Gouvernement annonce tous azimuts la création d’un 5e risque pour financer la perte d’autonomie et le lancement d’un Ségur de la Santé. Si nous saluons l’opiniâtreté du Ministre Olivier Véran dans la gestion de cette crise, la rapidité de ces annonces surprend. Elles interrogent également d’autant qu’elles doivent contribuer à préparer une réforme attendue depuis plus de 10 ans !
L’instauration d’un 5e risque pour financer la perte d’autonomie est un marronnier dans le secteur. Et pourtant à ce stade plusieurs questions majeures restent en suspens. Un 5e risque ou une 5e branche :
Pour qui ? Les personnes âgées et les personnes en situation de handicap ?
Porté par qui ? la sécurité sociale ? la CNSA ?
Financé à quelle hauteur ? la somme 2,3 milliards d’euros est une première étape mais qui semble bien juste au regard des préconisations de Dominique Libault (1 million par an pendant 10 ans) et Myriam El Khomri dans leur rapport respectif.
Et comment ? Attention à ce que ce 5e risque n’alourdisse pas encore davantage le coût du travail.
Et enfin à partir de quand ? Le début du financement serait donc 2024. Mais que se passe-t-il entre 2021 et 2024 ?
Quant au Ségur de la Santé, même si le SYNERPA est membre du Comité Ségur national, après deux jours de lancement, nous nous interrogeons sur la réelle prise en compte du secteur médico-social dans l’organisation sanitaire de notre pays. Nous espérons que les ateliers de travail qui ont débuté lieu cette semaine (cf. agenda) lèvent le voile sur nos inquiétudes qui se font de plus en plus vives alors même que le secteur de l’aide à domicil a totalement disparu des priorités gouvernementales.
Comme nous l’affirmons avec 150 autres signataires dans le
Manifeste pour une révolution de la longévité publié dans Le Monde, « la crise du coronavirus doit nous fournir l’opportunité historique de changer de braquet dans l’accompagnement du grand âge », mais pas à n’importe quel prix et pas n’importe comment.
Florence Arnaiz-Maumé
Déléguée générale du SYNERPA