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résidence adaptée en plein centre-ville. Plus que
jamais, ces résidences doivent permettre non
seulement de vivre et vieillir en sécurité mais de
vieillir surtout ensemble avec le reste de la
population au contact de la société, des commerces
et des services publics.
Là encore, en décidant d’accompagner en son sein
le développement de ce type de résidences, le
SYNERPA se trouve, une fois de plus, dans le vent
de l’histoire et au rendez-vous d’un nouveau et
grand défi.
Enfin dans le secteur sanitaire
Depuis longtemps les groupes privés d’Ehpad ont
investi le champ des Soins de Suite et de
Réadaptation (SSR), ceux-ci s’adressant d’ailleurs
aujourd’hui à un public beaucoup plus âgé
qu’auparavant. Un simple regard sur les différents
acteurs permet d’observer que les principaux
opérateurs de SSR privés en France se confondent
avec les principaux opérateurs d’Ehpad privés.
Orpéa, Korian, Medica, le Noble Age notamment
sont à la fois présents sur le secteur des Ehpad et
sur celui des SSR, voire de la psychiatrie.
Et si les mondes du domicile et des Ehpad sont
relativement étanches, que dire de ceux du sanitaire
et du médico-social ? Là encore, rien n’est fait pour
abolir les frontières réglementaires et financières
entre deux secteurs pourtant connexes et entre
deux maillons essentiels de ce fameux parcours de
santé.
“La nécessité pour le SYNERPA
de lier le destin
des Ehpad et des SSR”
Le SYNERPA estime nécessaire un rapprochement
progressif de ces deux univers distincts et souhaite
se rapprocher du syndicat des SSR privés. Ce pont,
entre sanitaire et médico-social apparait aujourd’hui
incontournable.
Ce pont et cette collaboration doivent également
passer par le développement volontariste de la
télémédecine dans les Ehpad afin de multiplier les
consultations à distance entre Ehpad et Hôpital. La
télémédecine est une synthèse équilibrée entre
l’aggravation de l’état pathologique des résidents et
la nécessité pour l’Ehpad de demeurer un lieu de vie
tout en étant aussi un lieu de soins.
Le SYNERPA : extension
du domaine d’action ?
On le voit bien : les opérateurs privés d’Ehpad, et
donc le SYNERPA, ne peuvent plus se contenter
d’évoluer que dans le seul champ des Ehpad, champ
qui ne connaîtra plus à court terme la croissance
qu’il a connue au cours des 20 dernières années.
Or, depuis 20 ans, les Ehpad privés ont largement
démontré leur capacité à bien gérer, à produire des
prestations de qualité, à acquérir la confiance des
consommateurs et à innover.
Il est donc légitime que ces opérateurs aient
désormais envie d’exporter vers d’autres secteurs
connexes leur capacité de faire. Cela vaut aussi bien
LE SYNERPA AU CŒUR DU PARCOURS DE SANTÉ
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L I V R E B L A N C 2 0 1 4
peut continuer à laisser s’opérer subrepticement une
forme de discrimination envers les opérateurs
commerciaux qui souhaitent élargir la palette de leur
offre aux SSIAD ou à l’HAD.
Que deux grands groupes privés d’Ehpad aient
récemment acquis deux importantes enseignes
d’aide à domicile préfigure une évolution aussi
souhaitable qu’inévitable. Cette évolution, les
pouvoirs publics doivent l’encourager plutôt que de
la brider. Or, à travers des déclarations encourageant
à une “déborloïsation” du secteur de l’aide à
domicile, la Ministre a pu laisser penser que c’est
l’arrivée du secteur marchand qui aurait pu
déstabiliser ou désorganiser ce secteur. Conclusion
qui ne résiste pas deux secondes à l’analyse.
Ensuite dans le secteur de l’habitat
intermédiaire
A l’évidence, il existe pour demain une demande
très forte d’hébergement collectif pour personnes
âgées fragiles mais autonomes. Le phénomène de
la dépendance ne doit pas
cacher l’explosion du nombre
de personnes âgées de plus de
85 ans valides. Cette
population n’est pas destinée à
entrer en Ehpad mais n’est pas
toujours apte ou volontaire
pour rester seule et isolée
chez elle.
Jusqu’ici le foyer-logement
assurait cette fonction
d’hébergement de personnes
valides. Il faut aujourd’hui
changer de paradigme et
affirmer clairement que le
Foyer-Logement des années
80 n’est plus adapté. Il existe encore plus de 2.100
établissements de ce type dont beaucoup sont à
bout de souffle. Pourtant le SYNERPA considère très
mal venue l’idée selon laquelle les réserves de la
CNSA pourraient être utilisées à la modernisation
des logements-foyers, quand il reste encore tant à
faire dans le monde des Ehpad.
Il nous faut donc entamer une véritable réflexion sur
l’avenir de ce champ, potentiellement énorme et
multiforme, de l’hébergement collectif pour
personnes âgées fragiles. Le groupe de travail mis en
place par la DGCS au printemps 2013 est resté très
technique et n’a pas permis la refondation attendue.
Du coup, la loi d’Orientation et de Programmation
ne règle pas non plus la question de la dichotomie
entre d’un côté des logements-foyers (désormais
rebaptisées Résidences-Autonomie) autorisés dans
le cadre de la loi 2002-02 et dotés d’un forfait
autonomie et de l’autre un secteur “libre” faisant peu
ou prou exactement le même métier sans les
mêmes normes et sans les mêmes moyens.
Aujourd’hui pourtant, en marge de la loi 2002-02
se développent des formules originales, innovantes
et adaptées d’hébergement avec services. Ces
formules doivent être reconnues sans être pour
autant étouffées par des réglementations
inopportunes. Mais peut-on sérieusement penser
que cohabiteront des établissements aux missions
quasi-identiques dont certains évolueront dans le
cadre de la loi 2002-02 et d’autres non ? Le groupe
de travail de la DGCS n’a pas réglé cette question.
La loi non plus qui, si elle a le mérite de rendre plus
claires les modalités de tarification entre loyers et
charges, ne fixe aucune perspective particulière à
des résidences qui sont pourtant appelées à se
développer fortement dans les prochaines années,
notamment au cœur des centres villes, parce que
répondant aux attentes d’une population souhaitant
rester le plus longtemps possible dans un processus
d’autonomie de vie.
Car l’avenir ici n’est pas aux villages de seniors,
modèles qui sanctionneraient l’échec d’une société
intergénérationnelle. Le modèle des résidences
seniors que prône le SYNERPA correspond plutôt à
des plates-formes de services situées en centre-ville.
Il ne sera pas rare à l’avenir, comme cela se préfigure
déjà aujourd’hui, que des couples ou des veuves de
80 ans et plus vendent leur maison isolée ou leur
appartement mal adapté pour acquérir ou louer une
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